Rugby – Pro D2 : "Peu de gens, nous imaginaient remonter aussi rapidement", confie le vice-président de l’US Carcassonne, Nicolas Regnier
Grand artisan de la signature du manager Bernard Goutta à l’US Carcassonne, à l’automne 2024, le vice-président de l’US Carcassonne (référent sportif), Nicolas Regnier, établit un premier bilan – positif – du retour de son club en Pro D2 à l’issue du premier bloc de matchs de la saison.
Satisfait du début de saison de l’US Carcassonne ?
Déjà, je voudrais revenir sur le fait que de nous voir, cette saison, évoluer en Pro D2, est une surprise pour beaucoup. Peu de gens, je le crois, nous imaginaient remonter aussi rapidement en Pro D2 après notre descente à l’issue de la saison 2022-2023. On a, en réalité, pris un an pour jauger ce championnat de Nationale, puis nous avons vécu une tourmente à l’automne 2024 qui a commandé que nous nous réorganisions en interne (départ du staff composé de Jean-Marc Aué et d’Eric Escribano et recrutement du manager Bernard Goutta, Ndlr). Résultat, nous avons été sacrés champions quelques mois plus tard… Grâce à un travail de fond de Bernard Goutta qui a préparé l’équipe, physiquement notamment, à devenir championne. Et personne ne s’y attendait. Nous voilà maintenant de retour en Pro D2.
Votre sentiment quant à cette Pro D2 version 2025-2026 ?
Les choses ont changé depuis notre premier passage en Pro D2 (2010-2023, Ndlr). Beaucoup de données ont évolué. Ça va plus vite, il y a plus d’agressivité, tout est plus précis jusque dans le moindre détail. Il y a plus de temps de jeu qu’avant. Rendez-vous compte que contre Oyonnax (succès 19-17) et Agen (défaite 13-17) à Domec, on a compté 39 minutes de temps de jeu effectif. C’est énorme. Rien à voir avec ce que l’on a connu auparavant.
Comment évaluez-vous le niveau de votre équipe ?
À l’occasion du premier match officiel de la saison, à Aurillac (défaite 41-10), on n’était clairement pas prêts. Il nous manquait un match de préparation, et ça s’est vu. Après, l’équipe s’est trouvée.
La jeunesse, c’est le pari de l’USC. Pensez-vous que, sur la durée, ce projet est viable en Pro D2 ?
En février dernier, nous avons lancé notre plan "jeune et noir" et effectivement, on est un club qui aligne beaucoup de jeunes. L’autre donnée, c’est que la Pro D2, avec ses 30 matchs est un véritable marathon. Mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nous avons conservé notre état d’esprit de la Nationale. Celui qui fait qu’on ne lâche jamais rien. Nos jeunes et nos cadres sont les garants de cette grinta, de cet état d’esprit remarquable. Pour le moment, ça fonctionne. On est, en tout cas, satisfait d’occuper cette 12e place. Nous ne sommes pas relégables comme tout le monde l’avait annoncé.
Il est risqué de miser sur des joueurs qui n’ont pas fait leurs preuves…
La jeunesse implique un bon encadrement. Et je ne parle pas là que du staff mais des coéquipiers expérimentés comme notre capitaine Romain Manchia (deuxième ligne, 34 ans le 3 novembre), Evrard Dion Oulaï (deuxième ligne, 32 ans), les frères Timani (Sitakeli, deuxième ligne, 39 ans, Lopéti, troisième ligne, 34 ans), etc. Nos jeunes ont besoin de repères, besoin d’être entourés par des cadres. Plus spécifiquement, au sujet de ces jeunes, on ne s’est pas trompés lorsqu’on les a prolongés dès février 2025. On a le plus petit budget de Pro D2 (5 147 000 €, derrière Aurillac), alors il fallait faire le choix d’un cap clair. Nous n’en sommes pas déçus. Ces jeunes s’en sortent bien. Il y a Bilal Fadli (troisième ligne, 33 ans le 30 novembre), Maxime Milan (troisième ligne, 22 ans), Ferdinand Dréno (troisième ligne, 23 ans), Nils Chaliès (arrière, 22 ans), Pablo Patilla (centre, 23 ans, le 7 novembre), Baptiste Moreno (talonneur, 22 ans), Yan Arnold (pilier, 25 ans, le 20 novembre), Alexandre Perez (demi d’ouverture, 23 ans), etc. Ils découvrent le monde professionnel quelque part… Notre projet est structuré sur trois ans avec eux.
En fait, la jeunesse, c’est une obligation pour vous…
Oui. On n’a pas forcément les moyens de payer des compétences validées par l’expérience. Mais encore une fois, nos jeunes font le boulot et méritent clairement de jouer.
Où en est l’USC dans sa quête de nouveaux investisseurs ?
On écoute et on regarde les investisseurs qui s’intéressent à nous. On est un club attractif car on fonctionne avec un petit budget. On verra de quelle façon tout ça avance. Aucun club professionnel, en vérité, ne peut se permettre de rester sourd à des propositions d’investisseurs. Ceci dit, on sera toujours vigilant et très attentif à la préservation de l’identité du club. Nous n’avons un objectif qui sous-tend toutes nos options : la pérennité de l’US Carcassonne en Pro D2.
L’affluence à Domec répond-elle à vos souhaits ?
Oui. Nous avons 2 000 abonnés. C’est un record. Des gens nous ont rejoints. De nouveaux supporters. Contre Oyonnax, le 5 septembre, il y avait 5 387 spectateurs en tribunes, face à Agen, le 19 septembre, 5 413 spectateurs. Pour nos supporters, c’est la façon de participer au projet. Ils viennent voir les stars des équipes adverses, parfois, ils viennent voir notre jeunesse, et surtout le bon niveau de jeu que l’on propose. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne lâchera aucun match.
Publié le 07/10/2025 à 15:51 , mis à jour à 18:05
Nicolas Boussu
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